Névrome de Morton à Ivry-sur-Seine : cette « électricité » entre vos orteils
Une sensation d’électricité fulgurante traverse votre avant-pied. Parfois, vous ressentez comme si vous marchiez sur un caillou ou un pli de chaussette sous la plante de votre pied. Ces symptômes étranges et invalidants signalent un névrome de Morton – compression d’un nerf entre vos métatarsiens. Cette pathologie frustrante peut considérablement altérer votre qualité de vie, mais la prise en charge podologique moderne offre des solutions conservatrices remarquablement efficaces qui vous éviteront souvent la chirurgie.
Qu’est-ce que le névrome de Morton ?
Le névrome de Morton, également appelé syndrome de Morton ou métatarsalgie de Morton, désigne une compression chronique d’un nerf plantaire situé entre les têtes métatarsiennes. Contrairement à ce que suggère son nom, il ne s’agit pas véritablement d’un névrome (tumeur nerveuse) mais plutôt d’une fibrose péri-nerveuse – un épaississement réactionnel du tissu entourant le nerf comprimé.
Cette pathologie affecte préférentiellement le nerf situé entre le troisième et le quatrième métatarsien (espace inter-métatarsien 3-4), dans environ 80% des cas. Moins fréquemment, elle touche l’espace 2-3. L’atteinte simultanée de plusieurs espaces ou des espaces 1-2 ou 4-5 reste exceptionnelle.
Le mécanisme pathologique implique une compression répétée du nerf entre les têtes métatarsiennes et le ligament inter-métatarsien transverse qui les relie. À chaque pas, lors de la phase de propulsion, ce ligament se tend et comprime le nerf contre le sol. Cette sollicitation mécanique chronique déclenche progressivement l’inflammation du nerf et sa fibrose réactionnelle.
L’anatomie particulière de l’espace 3-4 explique sa vulnérabilité. À ce niveau, deux nerfs plantaires se rejoignent, créant un nerf plus volumineux et moins mobile donc plus susceptible d’être comprimé. De plus, cet espace présente naturellement une mobilité réduite comparativement aux espaces latéraux.
Ne confondez pas le névrome de Morton avec les métatarsalgies simples. Bien que les deux pathologies provoquent des douleurs de l’avant-pied, les métatarsalgies génèrent une douleur mécanique sous les têtes métatarsiennes tandis que le névrome provoque des symptômes neurologiques (fourmillements, engourdissements, sensation électrique) entre les métatarsiens.
Les causes du névrome de Morton
Les facteurs biomécaniques
Les métatarsalgies chroniques prédisposent fortement au névrome de Morton. La surcharge mécanique des têtes métatarsiennes comprime le nerf situé entre elles. Cette association explique pourquoi les deux pathologies coexistent fréquemment et nécessitent un traitement simultané.
Un pied creux concentre les appuis sur l’avant-pied et le talon, créant une surpression chronique sur les têtes métatarsiennes. Cette surcharge mécanique favorise la compression du nerf interdigital et le développement d’un névrome.
L’hallux valgus modifie la biomécanique de l’avant-pied et transfert le poids du premier métatarsien vers les métatarsiens latéraux. Cette surcharge secondaire des espaces 2-3 et 3-4 favorise l’apparition de névrome. Le traitement du névrome doit alors simultanément prendre en charge l’hallux valgus.
Un avant-pied élargi ou des têtes métatarsiennes trop rapprochées réduisent l’espace disponible pour le nerf et favorisent sa compression. Cette particularité anatomique prédispose certaines personnes au névrome indépendamment de leurs activités.
L’instabilité des articulations métatarso-phalangiennes crée des mouvements anormaux qui sollicitent excessivement le nerf. Cette hypermobilité pathologique peut résulter d’une laxité ligamentaire ou de lésions arthrosiques.
Les facteurs liés au chaussage
Les talons hauts représentent le facteur de risque le plus évident de névrome de Morton. Un talon de 8 cm projette 75% du poids du corps sur l’avant-pied, créant une compression maximale des nerfs interdigitaux. Cette surcharge mécanique explique la nette prédominance féminine du névrome.
Les chaussures à bout étroit compriment latéralement l’avant-pied et rapprochent artificiellement les têtes métatarsiennes. Cette compression horizontale s’additionne à la compression verticale pour maximiser les contraintes sur le nerf.
Les chaussures de sécurité rigides ou les chaussures de ski maintiennent le pied dans une position comprimée pendant des heures. Cette contrainte prolongée favorise la compression chronique du nerf et le développement progressif du névrome.
Les chaussures trop souples ou usées n’offrent aucun soutien de voûte et permettent l’affaissement de l’arche plantaire. Cette absence de soutien surcharge l’avant-pied et favorise la compression nerveuse.
Les facteurs liés à l’activité
Certaines activités sollicitent particulièrement l’avant-pied et prédisposent au névrome de Morton. La course à pied, particulièrement sur l’avant-pied, comprime répétitivement le nerf à chaque foulée. Les coureurs sur l’avant-pied présentent un risque plus élevé que ceux qui attaquent par le talon.
La danse classique, avec ses positions sur pointe et demi-pointe, maintient une compression constante de l’avant-pied. Les danseuses professionnelles présentent une prévalence élevée de névrome de Morton.
Le tennis, le basketball, ou tout sport impliquant des appuis répétés sur l’avant-pied avec changements de direction sollicitent intensément les nerfs interdigitaux. Ces contraintes mécaniques répétées favorisent l’inflammation nerveuse.
Les professions nécessitant une station debout prolongée maintiennent une pression constante sur l’avant-pied. Cette sollicitation statique continue, particulièrement en chaussures à talons, crée les conditions idéales pour le développement d’un névrome.
Les facteurs généraux
L’âge constitue un facteur de risque croissant. Le névrome de Morton survient préférentiellement entre 40 et 60 ans, période où les tissus perdent leur élasticité et où les déformations du pied s’accumulent.
Les femmes présentent un risque 8 à 10 fois supérieur aux hommes. Cette différence s’explique largement par le port fréquent de talons hauts et de chaussures à bout étroit, mais des facteurs anatomiques peuvent également contribuer.
Les traumatismes directs de l’avant-pied – chute d’un objet lourd, choc violent – peuvent déclencher un névrome par lésion initiale du nerf et inflammation secondaire.
Certaines pathologies systémiques prédisposent indirectement au névrome. L’arthrose des articulations métatarso-phalangiennes modifie la biomécanique et peut comprimer secondairement le nerf. Les maladies inflammatoires génèrent parfois des synovites (inflammations articulaires) qui compriment le nerf adjacent.
Les symptômes du névrome de Morton
Les sensations neurologiques
La douleur du névrome de Morton présente des caractéristiques neurologiques distinctives qui la différencient des métatarsalgies mécaniques simples. Vous ressentez typiquement une sensation de brûlure, de décharge électrique, ou de « coup de jus » qui irradie vers les orteils adjacents à l’espace atteint.
Les fourmillements (paresthésies) dans les orteils adjacents constituent un symptôme très évocateur. Ces sensations anormales – picotements, « fourmis », engourdissements – affectent généralement les faces adjacentes des deux orteils encadrant le névrome. Pour un névrome 3-4, vous ressentez ces symptômes sur le côté interne du 4ème orteil et le côté externe du 3ème orteil.
L’engourdissement progressif peut apparaître dans les cas chroniques. Cette perte partielle de sensibilité des orteils résulte de la compression nerveuse prolongée qui compromet la conduction nerveuse normale.
La sensation de « caillou dans la chaussure » représente une plainte fréquente et caractéristique. Vous avez constamment l’impression de marcher sur un corps étranger sous l’avant-pied, alors qu’aucun objet n’est présent dans votre chaussure. Cette sensation trompeuse reflète la perturbation de la transmission nerveuse.
Le « clic de Mulder » produit parfois une sensation ou un bruit de claquement lors de la compression latérale de l’avant-pied. Ce signe, recherché par votre podologue lors de l’examen, témoigne du déplacement du névrome entre les têtes métatarsiennes.
Les facteurs déclenchants et aggravants
Le port de chaussures, particulièrement à talons ou étroites, déclenche ou aggrave immédiatement les symptômes. Vous ressentez souvent un soulagement spectaculaire en retirant vos chaussures et en massant votre avant-pied.
La marche prolongée intensifie progressivement la douleur. Les premiers kilomètres peuvent rester supportables, puis la douleur s’installe progressivement jusqu’à devenir insoutenable et vous contraindre à l’arrêt.
La station debout immobile aggrave paradoxalement les symptômes plus que la marche. Cette situation statique maintient une compression constante du nerf sans les variations de pression qui caractérisent la marche.
Certains mouvements exacerbent particulièrement la douleur. La flexion dorsale des orteils (ramener les orteils vers le haut) tend le nerf et peut déclencher la douleur. Serrer l’avant-pied latéralement comprime les têtes métatarsiennes et le nerf entre elles.
L’évolution sans traitement
Sans prise en charge appropriée, le névrome de Morton évolue généralement vers l’aggravation progressive. La douleur initialement occasionnelle devient permanente et limite sévèrement vos activités quotidiennes.
L’élargissement progressif du névrome augmente la compression nerveuse. Cette évolution anatomique explique pourquoi les névromes anciens répondent moins bien aux traitements conservateurs que les névromes récents.
L’engourdissement permanent des orteils peut s’installer dans les cas très chroniques. Cette perte définitive de sensibilité résulte de lésions nerveuses irréversibles causées par la compression prolongée.
L’extension des symptômes vers d’autres espaces intermétatarsiens survient parfois. Cette évolution témoigne d’un déséquilibre biomécanique global nécessitant une correction podologique complète.
Le diagnostic du névrome de Morton
Le diagnostic de névrome de Morton repose essentiellement sur l’examen clinique lors d’un bilan podologique. Votre podologue identifie cette pathologie à travers une combinaison de symptômes caractéristiques et de tests cliniques spécifiques.
L’anamnèse révèle les symptômes neurologiques évocateurs : fourmillements, sensations électriques, engourdissements des orteils. Votre podologue s’intéresse particulièrement à vos chaussures habituelles, vos activités, et l’évolution des symptômes.
L’inspection recherche des signes de métatarsalgies associées – cors sous les têtes métatarsiennes, hallux valgus, orteils en griffe. Ces déformations orientent vers les causes biomécaniques du névrome.
La palpation de l’espace intermétatarsien reproduit la douleur. Votre podologue presse délicatement entre les têtes métatarsiennes pour localiser précisément le nerf comprimé. Cette sensibilité exquise à la palpation confirme le diagnostic.
Le signe de Mulder teste spécifiquement le névrome. Votre podologue comprime latéralement l’avant-pied d’une main tout en palpant l’espace intermétatarsien de l’autre. Un clic palpable ou audible signale le déplacement du névrome entre les têtes métatarsiennes – signe pathognomonique du névrome de Morton.
Le test de Gauthier évalue la douleur déclenchée par l’hyperextension des orteils. Cette manœuvre tend le nerf et reproduit les symptômes en cas de névrome.
L’examen podoscopique révèle les zones de surpression sous l’avant-pied. Un pied creux avec surcharge des têtes métatarsiennes apparaît nettement. Cette analyse biomécanique guide la conception des semelles orthopédiques correctrices.
L’analyse de votre démarche identifie les déséquilibres biomécaniques contributifs. Une démarche évitant l’appui complet sur l’avant-pied témoigne de l’importance de votre douleur.
L’échographie permet de visualiser directement le névrome – masse hypoéchogène (sombre) située entre les têtes métatarsiennes. Cet examen confirme le diagnostic clinique et mesure précisément la taille du névrome (facteur pronostique important). Les névromes inférieurs à 5 mm répondent généralement bien aux traitements conservateurs.
L’IRM reste réservée aux cas douteux ou aux bilans pré-chirurgicaux. Sa sensibilité supérieure détecte même les petits névromes mais son coût élevé la réserve aux situations particulières.
Le diagnostic différentiel élimine d’autres causes de douleurs de l’avant-pied : métatarsalgies mécaniques simples, fracture de stress, arthrose métatarso-phalangienne, bursite intermétatarsienne. La présence de symptômes neurologiques oriente fortement vers le névrome.
Les traitements conservateurs du névrome de Morton
Les semelles orthopédiques : traitement de première intention
Les semelles orthopédiques sur-mesure constituent le traitement conservateur le plus efficace du névrome de Morton, avec un taux de succès atteignant 70-80% pour les névromes de petite taille (< 5 mm) traités précocement. Ces orthèses agissent sur les causes biomécaniques qui ont favorisé le développement du névrome.
La barre rétro-capitale représente l’élément correcteur principal. Cette élévation transversale placée juste en arrière des têtes métatarsiennes décharge ces structures en reportant les pressions en avant et en arrière. Ce repositionnement des appuis écarte les têtes métatarsiennes et libère le nerf comprimé.
L’évidement localisé au niveau de l’espace intermétatarsien atteint crée une zone de décharge qui évite la pression directe sur le névrome. Cette cavité dans la semelle entoure le névrome sans le comprimer, permettant à l’inflammation de régresser progressivement.
Le dôme inter-métatarsien écarte activement les têtes métatarsiennes en créant une élévation entre elles. Cet élément correcteur ouvre l’espace intermétatarsien et réduit la compression nerveuse.
La correction des troubles de la statique plantaire traite les causes profondes. Si vous présentez un pied creux, les semelles assouplissent le pied et redistribuent les appuis. Un hallux valgus nécessite une correction simultanée pour éviter la surcharge des métatarsiens latéraux.
Le port quotidien des semelles dans toutes vos chaussures garantit une décharge constante du névrome. L’amélioration commence généralement après 2-4 semaines de port régulier, avec un soulagement maximal vers 2-3 mois.
Les semelles ne « guérissent » pas le névrome au sens où elles ne font pas disparaître la fibrose nerveuse, mais elles suppriment la cause mécanique de la compression. Cette suppression permet à l’inflammation de régresser et aux symptômes de disparaître, même si le névrome reste anatomiquement présent.
Les modifications du mode de vie
L’abandon des talons hauts constitue la modification la plus importante. Limitez drastiquement leur port et privilégiez des chaussures à talon modéré (maximum 3-4 cm) avec avant-pied large.
Le choix de chaussures larges à l’avant-pied permet aux têtes métatarsiennes de s’écarter naturellement. Recherchez des modèles avec « toe box » généreux qui n’comprime pas latéralement votre avant-pied.
Les chaussures à semelle rigide type « rocker sole » peuvent soulager en limitant la flexion métatarso-phalangienne douloureuse. Ces chaussures spécialisées facilitent le déroulement du pied sans solliciter excessivement l’avant-pied.
Le repos relatif s’impose pendant la phase douloureuse aiguë. Réduisez temporairement les activités à impact sur l’avant-pied – course, danse, sports avec sauts. Privilégiez la natation, le vélo, ou toute activité sans appui prolongé sur l’avant-pied.
Le massage délicat de l’espace intermétatarsien peut soulager temporairement. Pincez doucement entre les têtes métatarsiennes et massez circulairement pendant quelques minutes. Ce massage améliore la circulation locale et réduit l’inflammation.
Les traitements complémentaires
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) soulagent temporairement l’inflammation nerveuse. Utilisez-les sur prescription médicale pendant les phases douloureuses aiguës, durée limitée.
La cryothérapie (application de glace) réduit l’inflammation locale. Appliquez une poche de glace sous votre avant-pied pendant 15 minutes, plusieurs fois par jour.
Les infiltrations de corticoïdes au niveau du névrome peuvent apporter un soulagement temporaire. Cette option reste réservée aux échecs du traitement conservateur par semelles après 2-3 mois. Les résultats varient considérablement – certains patients rapportent un soulagement durable tandis que d’autres ne constatent qu’une amélioration transitoire.
La sclérose alcoolique du névrome représente une alternative aux infiltrations de corticoïdes. L’injection d’alcool éthylique dilué détruit progressivement les fibres nerveuses du névrome. Ce traitement nécessite généralement 3-7 injections espacées de 7-10 jours.
La physiothérapie (ultrasons, lasers) peut compléter le traitement dans certains cas. Ces techniques stimulent la circulation locale et réduisent l’inflammation.
Les orthèses interdigitales placent un coussinet entre les orteils pour écarter les têtes métatarsiennes. Ces dispositifs amovibles complètent les semelles orthopédiques en maintenant activement l’écartement.
La chirurgie : option de dernier recours
La chirurgie du névrome de Morton s’envisage uniquement après échec d’un traitement conservateur bien conduit pendant au moins 6 mois. Les deux techniques principales sont la neurolyse (libération du nerf comprimé) et la neurectomie (section et ablation du nerf).
La neurectomie, technique la plus fréquente, consiste à sectionner le nerf en amont du névrome et à retirer la zone fibreuse. Cette intervention supprime définitivement la douleur mais crée un engourdissement permanent des orteils adjacents. La plupart des patients acceptent volontiers cet engourdissement en échange de la disparition de la douleur.
Les résultats chirurgicaux atteignent 70-85% de satisfaction selon les séries. Les échecs résultent généralement d’un névrome récurrent, d’un névrome résiduel incomplet, ou d’un diagnostic initial erroné (la douleur provenait en réalité d’une autre cause).
Les complications incluent l’infection, l’hématome, la récidive du névrome (10-15%), ou la persistance des douleurs par névrome de continuité. Ces risques justifient d’épuiser toutes les possibilités conservatrices avant l’intervention.
La convalescence nécessite généralement 4-6 semaines avec appui protégé par chaussure post-opératoire. Le retour aux activités normales s’envisage vers 6-8 semaines.
Même après chirurgie, le port de semelles orthopédiques reste recommandé pour corriger les déséquilibres biomécaniques qui favorisaient initialement le névrome et prévenir son apparition dans d’autres espaces.
Névrome de Morton et autres pathologies du pied
Le névrome de Morton coexiste fréquemment avec les métatarsalgies. La surcharge des têtes métatarsiennes favorise la compression du nerf situé entre elles. Le traitement doit simultanément décharger les têtes métatarsiennes (pour les métatarsalgies) et écarter les têtes (pour le névrome).
L’hallux valgus transfert le poids du premier métatarsien vers les métatarsiens latéraux et prédispose au névrome. La correction de l’hallux valgus constitue un élément essentiel du traitement préventif et curatif du névrome.
Les pieds creux surchargent l’avant-pied et favorisent le névrome. La correction de la voûte excessive redistribue harmonieusement les appuis et soulage la compression nerveuse.
Les orteils en griffe modifient la biomécanique de l’avant-pied et contribuent au névrome. Le traitement global doit considérer toutes ces déformations associées.
L’arthrose des articulations métatarso-phalangiennes peut comprimer secondairement le nerf. L’inflammation articulaire (synovite) crée un œdème qui réduit l’espace disponible pour le nerf.
Prévenir le névrome de Morton
La prévention primaire vise à éviter l’apparition d’un névrome chez les personnes à risque. Si vous avez un pied creux ou un hallux valgus, la correction précoce par semelles orthopédiques réduit significativement votre risque.
Le choix de chaussures appropriées protège vos nerfs interdigitaux. Évitez systématiquement les talons hauts de plus de 5 cm et les chaussures à bout étroit. Privilégiez des modèles larges à l’avant-pied.
Si votre profession impose des chaussures à talons, limitez leur port au strict minimum et changez dès que possible pour des chaussures plates. Gardez une paire de chaussures confortables au bureau pour les moments sans rendez-vous.
Un bilan podologique préventif identifie les déséquilibres biomécaniques avant l’apparition de symptômes. Cette approche proactive permet de corriger les troubles de la statique avant le développement d’un névrome.
La prévention secondaire ralentit l’évolution d’un névrome débutant. Consultez dès les premiers symptômes – fourmillements occasionnels, sensation de caillou. Un traitement précoce offre les meilleures chances de succès conservateur.
Le port préventif de semelles orthopédiques après traitement réussi prévient les récidives. Les déséquilibres biomécaniques qui ont favorisé l’apparition du névrome persistent et nécessitent une correction permanente.
Névrome de Morton : en résumé
Le névrome de Morton représente une compression chronique d’un nerf interdigital qui provoque des douleurs neurologiques de l’avant-pied – sensations électriques, fourmillements, engourdissements. Cette pathologie affecte préférentiellement l’espace 3-4 et touche majoritairement les femmes.
Le diagnostic repose sur l’examen clinique lors d’un bilan podologique qui identifie les symptômes neurologiques caractéristiques et les déséquilibres biomécaniques contributifs. L’échographie visualise directement le névrome et mesure sa taille.
Les semelles orthopédiques sur-mesure constituent le traitement de première intention avec un taux de succès de 70-80% pour les névromes de petite taille traités précocement. La barre rétro-capitale décharge les têtes métatarsiennes et libère le nerf comprimé.
La chirurgie reste réservée aux échecs du traitement conservateur bien conduit pendant au moins 6 mois. Les résultats chirurgicaux sont généralement satisfaisants mais créent un engourdissement permanent des orteils.
La prévention passe par le choix de chaussures larges à l’avant-pied, la limitation des talons hauts, et la correction précoce des déséquilibres biomécaniques. Consultez dès les premiers symptômes pour un traitement précoce qui optimise les chances de succès conservateur.
Pour en savoir plus sur la prévention podologique globale et préserver durablement la santé de vos pieds, consultez notre guide complet.
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